Dans la corne de l’Afrique, la sécheresse record peut entraîner cent trente-cinq décès par jour en Somalie entre janvier et juin, ont rapporté le ministère somalien de la Santé, l’Organisation mondiale de la Santé et l’agence onusienne Unicef dans une étude publiée lundi 20 mars.
Selon cette étude, entre 18.100 et 34.200 personnes pourraient mourir des conséquences de la sécheresse en Somalie au cours des six premiers mois de cette année.
« Nous sommes dans une course contre la montre pour empêcher des décès et sauver des vies. Le coût de notre inaction signifierait la mort d’enfants, de femmes et d’autres personnes vulnérables », a déclaré Mamunur Rahman Malik, représentant de l’OMS en Somalie.
Ce pays a déjà été frappé par une famine en 2011 qui a tué 260.000 personnes, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de six ans, en partie parce que la communauté internationale n’a pas réagi assez vite, selon l’ONU.
Entre-temps, l’OMS avait déjà averti que près de 100.000 personnes en Somalie étaient confrontées à des niveaux catastrophiques de faim en raison de la pire sécheresse frappant la région depuis 40 ans.
En Somalie, les conditions météorologiques extrêmes pourraient avoir entraîné 43.000 décès supplémentaires l’année dernière comparé à la sécheresse de 2017, selon cette étude qui précise que la moitié des victimes seraient des enfants de moins de cinq ans.
Cinq saisons des pluies consécutives marquées par un grand manque d’eau, dans certaines parties du Kenya, de l’Éthiopie et de la Somalie, ont tué des millions de têtes de bétail, détruit des récoltes et forcé plus d’un million de personnes à quitter leur foyer à la recherche de nourriture et d’eau.
Les météorologues s’attendent à ce qu’une sixième saison des pluies manque aussi cruellement d’eau, accentuant les craintes d’une catastrophe humanitaire sans précédent à l’horizon, notamment en Somalie.
Mervedie Mikanu