Au Soudan, des affrontements entre l’armée nationale et les paramilitaires ont été tués au moins six personnes et des dizaines autres blessés à el-Facher dans le Darfour, dimanche 14 avril, selon des sources locales.
Le syndicat des médecins confirme ce bilan et fait état de soixante-et-un blessés. Pourtant, le comité de résistance local, qui organise l’entraide entre les habitants, avance un bilan d’au moins neuf morts.
Depuis un an, le Soudan est ravagé par une guerre sanglante et meurtrière entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Hamdane Daglo. Le conflit a éclaté sur fond des accords entre les deux alliés d’hier.
La ville d’el-Facher a longtemps été épargnée par la guerre qui fait rage dans le pays notamment dans le Darfour. Les FSR contrôlent quatre des capitales des cinq Etats de la région du Darfour, déjà dévastée dans les années 2000 par une guerre civile aux centaines de milliers de victimes. Cette ville a été protégée par des mouvements armés qui, bien qu’alliés de l’armée, ne se sont pas engagés à ses côtés pour combattre les paramilitaires.
Jeudi dernier, les deux plus puissants d’entre eux, dirigés par Minni Miwani, gouverneur du Darfour, et Gibril Ibrahim, ministre des Finances, ont indiqué se départir de leur neutralité.
Entre-temps, une conférence humanitaire sur le Soudan se tient à Paris. Elle réunit les donateurs et les pays voisins. La guerre au Soudan a fait des milliers de morts. Elle a provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes et détruit largement les infrastructures déjà précaires de ce pays, selon l’ONU.
Les deux camps ont été accusés de bombardements aveugles sur des zones civiles et d’entraver le passage de l’aide humanitaire. Depuis début avril, des raids de l’armée ont tué des dizaines de civils.
Josaphat Mayi