Des nouveaux affrontements communautaires ont fait près de dix-sept morts. Et des dizaines de blessés dans le Darfour, région située dans le nord du Soudan. C’est ce qu’a indiqué un responsable local ce vendredi 11 mars. Ce bilan porte à au moins quarante personnes tuées en une semaine dans cette région soudanaise déchirée suite aux disputes pour la terre ou l’eau.
Selon Adam Rejal, porte-parole de la Coordination générale pour les réfugiés et déplacés du Darfour et déplacés du Darfour, quatre villages ont été « entièrement incendiés ». Pour lui, les auteurs de cette énième incursion seraient les Janjawids, des miliciens arabes dont des milliers ont rejoint les Forces de soutien rapide (FSR) intégrées au pouvoir militaire en place depuis le putsch d’octobre 2021.
« Depuis le 6 mars cette milice attaque les villages du Jebel Moun. Ils brûlent tout, puis ils tirent à la mitrailleuse et nous ne pouvons toujours pas aller récupérer les corps », indique un responsable communautaire local cité par l’AFP. « Aucune troupe gouvernementale n’est venue et nous vivons dans la peur, en redoutant une nouvelle attaque à tout moment », craint-il.
Entre le 5 et le 7 mars dernier, au moins seize personnes ont été tuées dans des heurts entre une tribu arabe et des membres d’une ethnie africaine au Jebel Moun, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Ces derniers estiment que ces heurts entre éleveurs arabes et agriculteurs africains pour des disputes territoriales ou l’accès à l’eau ont déjà fait d’octobre à décembre près de 250 morts au Darfour.
D’après les Nations unies, le conflit déclenché en 2003 au Darfour entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques a fait près au moins 300.000 morts et déplacé près de 2,5 millions de durant les premières années de violences. Le putsch de 2019, a favorisé une résurgence de la violence, expliquent les experts, avec des pillages de bases de l’ONU, des combats tribaux, des attaques armées et des viols.
Dinho Kazadi