Des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale et plusieurs villes du Soudan contre la prise du pouvoir par la junte militaire et l’accord qui a réintégré le Premier ministre Abdallah Hamdok. C’est ce qu’ont rapporté les sources locales dimanche 19 décembre. Selon une source locale, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se sont dirigés vers le palais présidentiel à Khartoum. Et que près de 125 personnes ont été blessées.
« Les manifestations ont unifié toutes les forces révolutionnaires autour d’une seule revendication : remettre le pouvoir aux civils. Le Premier ministre Hamdok doit déclarer une position claire et choisir de rejoindre le peuple ou de continuer à se ranger du côté des généraux », a déclaré Mohammed Yousef al-Mustafa, porte-parole de l’association des professionnels soudanais à Associated Press.
Selon un média local, des manifestants ont brandi le drapeau soudanais et des drapeaux blancs avec des images imprimées des personnes tuées lors du soulèvement et des manifestations contre le coup de force de l’armée du 25 octobre dernier. Mais ces manifestations ont également marqué le troisième anniversaire du soulèvement qui a forcé le départ de l’ancien président Omar el-Béchir en 2019.
Tous les appels au calme lancés aux manifestants n’ont pas abouti. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté la population à accepter l’accord entre les militaires et le Premier ministre Abdallah Hamdok. Mais les manifestants ont répondu négativement à cet appel et ont promis de poursuivre des protestations.
Le mois dernier, la junte militaire a rétabli Abdallah Hamdok comme chef du gouvernement soudanais après la pression de la communauté internationale dans le cadre d’un accord. Ce dernier a prévu la libération de responsables gouvernementaux et de politiciens détenus depuis le coup d’État.
« Nous sommes confrontés à un recul sur la voie de notre révolution qui menace la sécurité et l’intégrité du pays », a dit Abdallah Hamdok. Il affirme que l’accord vise à « préserver les réalisations de son gouvernement au cours des deux dernières années ». « Et à protéger notre nation du glissement à un nouvel isolement international ».
Ali Maliki et Joe Kashama