Des violences tribales ont fait près de 213 morts en l’espace de quatre jours dans le Darfour, situé dans l’ouest du Soudan, a indiqué Khamis Abkar, gouverneur de cette région dans une vidéo diffusée mardi dans la soirée. Selon lui, « le bilan le plus lourd a été enregistré dimanche avec 201 morts et treize blessés ».
Abkar parle d’un crime contre l’humanité, déplorant la destruction de la ville de Krink ainsi que les institutions du pays. Le gouverneur accuse « les forces gouvernementales chargées d’assurer la sécurité dans cette ville de s’être retirées sans aucune justification, alors que les combats étaient sanglants », rapporte l’AFP.
Des témoins attribuent pourtant ces nouvelles violences à la milice Janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, détaille la même source. Les Nations Unies, qui condamnent ces heurtes, exigent une enquête.
Vendredi 22 avril dernier, des violences ont éclaté à Krink, ville habitée majoritairement par la tribu des Massalit, et se sont étendues vers El-Geneina, la capitale du Darfour-ouest.
D’après la Coordination général pour réfugiés et déplacés du Darfour, des affrontements ont débuté après l’attaque des villages Massalit, une minorité ethnique africaine, par des combattants armés issus de tribus arabes. C’était en représailles au lendemain de la mort de deux membres de leurs ethniques.
Le Darfour peine à se remettre d’une guerre civile déclenchée entre le régime à la majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques en 2003. Les insurgés issus de minorités ethniques dénonçaient des discriminations. Mais les conflits ethniques continuent de déchirer cette région soudanaise.
Le coup de force mené le 25 octobre dernier par le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de la junte au pouvoir, a créé un vide sécuritaire qui favorisé de nouvelles violences tribales dans le Darfour ces derniers mois, selon les Nations unies.
Trésor Mutombo