Ce mercredi 8 janvier, le Soudan du Sud relance sa production de pétrole après la rupture de l’oléoduc, permettant son exportation au Soudan voisin près d’un an.
La reprise concerne la production dans les blocs 3 et 7 retenus par la Dar Petroleum Operating County (DPOC). C’est l’une des entreprises qui gère, au sein d’un consortium, les champs pétroliers du Soudan du Sud. Puot Kang Chol, ministre sud-soudanais du Pétrole, indique que « son ministère a ordonné au DPOC de se lancer immédiatement dans la reprise sans aucun délai ».
« Nous pensons qu’avec la reprise, les ressources seront de nouveau disponibles. Le cas de force majeure a été effectivement levé par le gouvernement soudanais par une lettre datée du 4 janvier 2025 », a précisé le ministre lors d’une conférence de presse à Juba.
Au Soudan du Sud, pays d’environ 12 millions d’habitants, la majorité vit sous le seuil de pauvreté. La manne pétrolière est très largement détournée à des fins politiques et d’enrichissement dans ce pays classé parmi les plus touchés par la corruption par l’ONG Transparency International (177e sur 180).
Si le pétrole représente environ 90% des exportations de ce pays, cette avarie a aggravé la crise qui sévissait déjà. Elle a entraîné un lien entre l’inflation et l’effondrement de la monnaie locale, la livre soudanaise, face au dollar. En février dernier, le Soudan avait déclaré un cas de force majeure.
C’était après la rupture de l’oléoduc stratégique dans une zone d’opération militaire, l’empêchant de remplir ses obligations de livrer du pétrole brut dans et via l’oléoduc. Avant l’interruption, la production dépassait les 150.000 barils de brut par jour, selon la revue statistique BP de l’énergie mondiale.
Après son indépendance le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession. Mais, enclavé, il continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l’exportation. Actuellement, le responsable souligne que la reprise sera un processus progressif avec un objectif de 90.000 barils par jour pour les six premiers mois.
Josaphat Mayi