Mercredi 8 novembre, la police soudanaise a expulsé des centaines de civils, qui avaient trouvé refuge dans une école de l’État oriental de Gedaref, selon les témoins.
« La police est arrivée, nous a ordonné de quitter l’école conformément à une décision du gouverneur et a tiré des gaz lacrymogènes sur nous », a dit Hussein Gomaa, un déplacé de Khartoum, cité par l’AFP.
Amal Hussein, une habitante de la région, indique dit avoir vu des voitures de police encercler l’école. Sur place, il a entendu des cris. « Nous ne comprenons pas pourquoi nous avons été chassés. Maintenant, avec des femmes et des enfants, nous n’avons plus d’abri et ne savons pas où aller », a déclaré Gomaa.
Actuellement, Gedaref accueil 273.000 personnes déplacées par la guerre déclenchée en avril dernier entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Selon l’ONU, des milliers de personnes sont logées dans des abris de fortune tels que des écoles, où il y a un manque de nourriture, d’eau potable et des soins de santé.
« Nous sommes 770 personnes ayant fui la guerre à Khartoum et nous nous réfugions dans cette école », ajoute M. Gomaa après avoir fui le camp de fortune, où lui et des centaines d’autres recevaient de l’aide.
De son côté, Suleimane Mohammed qui vivait également dans l’école, précise qu’ils avaient de nouveau été « évacués des dortoirs » de l’école de médecine de l’Université de Gedaref. Il s’est exprimé deux heures après avoir été évacués de force ce mercredi.
La police affirme que cette décision avait été prise par le gouverneur. Au Soudan, le pays fait face à une crise humanitaire inimaginable, s’est alarmée mardi le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Cette organisation a souligné que la grande majorité des hôpitaux étaient fermés et que des millions de personnes avaient un besoin urgent d’aide.
Sur les 4,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan, plus de 3 millions ont fui la violence dans la capitale, selon les chiffres de l’ONU.
Mercredi, après l’échec en début de cette de nouveaux pourparlers sur un cessez-le-feu parrainés par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, les affrontements ont continué. Un comité local de volontaires évoque une « intensification des affrontements » dans un quartier du nord de Khartoum.
Mais, leur progression accompagnée d’une coupure des communications a suscité de nouvelles craintes de tueries de masse sur des bases ethniques.
Josaphat Mayi