Les combats qui sévissent à el-Facher, seule grande ville du Darfour à échapper au contrôle des paramilitaires en lutte contre l’armée au Soudan, ont fait 226 morts, selon un nouveau bilan de l’ONG Médecins sans Frontières (MSF).
MSF a indiqué jeudi soir que les affrontements qui faisaient rage depuis plus d’un mois à el-Facher (ouest) avaient fait « 226 morts ».
Ce bilan pourrait en réalité s’avérer bien plus élevé : les habitants sont dans l’incapacité de se déplacer pour des soins d’urgence en raison des affrontements, frappes d’artillerie et bombardements aériens de l’armée.
« La situation à el-Facher est chaotique », résume Michel-Olivier Lacharité, responsable du programme Urgence de MSF.
Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre opposant à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.
Seule capitale des cinq Etats du Darfour à échapper au contrôle des FSR, el-Facher a été relativement épargnée par les combats assez longtemps. La ville qui accueille de nombreux réfugiés était un bureau de hub humanitaire pour cette vaste région de l’Ouest du Soudan menacée de famine.
Le 10 mai, des combats intenses y ont éclaté, et un siège mené par les FSR ont piégé des centaines de milliers de civils dans la ville. Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé « l’arrêt immédiat des combats » et la fin et du « siège » d’el-Facher.
Le conflit au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts. A el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l’ONU, et près de neuf millions de personnes ont été déplacées par les violences. En mars, le Conseil de sécurité avait déjà appelé, en vain, à un cessez-le-feu « immédiat ».
La résolution adoptée jeudi appelle l’armée et les paramilitaires à lever les obstacles à l’accès humanitaire, au moment où la famine menace des millions d’habitants.
AFP/Sahutiafrica