Dimanche 6 novembre, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de la junte au pouvoir au Soudan, prévient les islamistes et le Parti du Congrès national (NCP) d’Omar el-Béchir, président déchu après une révolution populaire en 2019, de ne pas s’approcher de l’armée.
Pour le chef de la junte, l’armée n’appartient à aucun parti. Mais la réaction du NCP n’a pas tardé. Dans un communiqué, cette formation politique, bannie, affirme que « le général al-Burhane sait très bien que les forces armées sont loyales à l’organisation, en référence au régime islamiste de M. Béchir ».
« Nous ne te laisserons pas remettre de nouveau le pays aux mercenaires et aux collaborateurs des ambassades », rapporte ce communiqué.
Le Soudan est toujours dans l’impasse depuis le putsch mené par le général al-Burhane, qui a écarté les civils au pouvoir, sur fond de tensions. Des manifestations se multiplient. Si aucune feuille de route pour une sortie de crise n’a pas, jusque-là, émergé, la proposition de Constitution élaborée par l’association pro-démocratie du barreau soudanais qui appelle à un gouvernement civil semble le seul plan.
Cette proposition recommande d’interdire dans la Constitution toute activité du NCP pendant la période de transition. Le parti d’Omar el-Béchir, dissout, est interdit de participer à la vie politique soudanaise pendant dix ans depuis 2019. Pourtant, le NCP continue d’agiter ses partisans.
Alors que les médiations tentent de sortir le Soudan de la crise, le parti de l’ancien président a, il y a une semaine, mobilisé des milliers d’islamistes contre cette démarche.
Trésor Mutombo