Au moins quatorze personnes ont été tuées dans des affrontements tribaux dans l’Etat soudanais du Nil Bleu, frontalier de l’Ethiopie. C’est ce qu’ont rapporté les responsables locaux vendredi 15 juillet.
Selon les propos d’un habitant contacté par l’AFP, « les affrontements entre les tribus Haoussa et Barti ont débuté lundi dans le district de Qissan, avant de cesser puis de reprendre vendredi avec quatorze morts issus des deux tribus fauchées par des armes à feu ».
Des sources médicales à l’hôpital d’al-Damazine, chef-lieu du Nil Bleu, ont en outre confirmé l’admission d’une quarantaine de blessés, certains graves, et lancé un appel au don de sang dans toute la région.
Des chefs des deux tribus rivales ont confirmé les affrontements, mais ont refusé de donner un bilan exact de décès.
D’après un dignitaire des Haoussas, « les violences avaient éclaté parce que son clan réclame la formation d’une autorité civile locale pour superviser l’accès aux terres, ce que refusent les Bartis ».
Côté barti, un dignitaire qui a lui aussi refusé que son nom soit exposé, a affirmé que « son clan avait répondu à une violation des terres des Bartis par les Haoussas. Ces terres sont à nous, donc si on veut former une autorité locale, elle sera composée uniquement de Bartis et non de Haoussas », a-t-il martelé.
La région de Qissan et plus généralement l’Etat du Nil Bleu est en proie à une rébellion depuis 1986. La guérilla sudiste a longtemps été une épine dans le pied de la dictature d’Omar el-Béchir, écarté par l’armée sous la pression de la rue en 2019.
Pour les experts, le vide sécuritaire créé par ce coup d’Etat a favorisé une résurgence des violences tribales dans un pays où chaque année des centaines de civils meurent dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès à l’eau ou aux terres.
AFP/Sahutiafrica

