Au Soudan, où les armes continuent de résonner, au moins quatre-vingts personnes ont été tuées dans une attaque amputée aux Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Hemedti, à Jalgini dans le sud-est du pays.
Selon une source médicale citée par l’AFP, qui a rapporté cette information, cinquante-cinq corps ont été reçus initialement, suivis de vingt-cinq décès supplémentaires vendredi.
Des témoins renseignent que l’attaque a débuté jeudi matin lorsque trois véhicules armés ont pris d’assaut le village. D’après eux, les habitants ont résisté, mais « les FSR sont revenus avec un nombre important de véhicules. « Ils ont ouvert le feu, brûlant des maisons et tuant un certain nombre de personnes, certains cadavres jonchent encore les rues du village vendredi », a confié un habitant de Jalgini, transportant son fils blessé à l’hôpital, dans les propos relayés par l’AFP.
Ce nouveau massacre souligne l’escalade de la violence dans l’État de Sennar, qui est devenu un champ de bataille entre l’armée et les FSR. Les hommes du général Hemedti contrôlent Sinja, la capitale de la région, depuis fin juin. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les combats ont déjà déplacé près de 726 000 personnes.
Le Soudan, rongé par un conflit meurtrier et sanglant depuis avril 2023, est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Plus de 10 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, selon l’ONU. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations faisant état de 150 000 personnes tuées, selon Tom Perriello, émissaire américain pour le Soudan.
Les deux belligérants sont accusés de crimes de guerre pour avoir ciblé les civils et bloqué l’aide humanitaire. La communauté internationale appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des négociations pour mettre fin à ce conflit qui dévaste le Soudan.
Ephraïm Kafuti