Au Soudan, le comité du Conseil de sécurité des Nations Unies veut sanctionner deux généraux des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) pour les violations des droits de l’homme.
Des diplomates indiquent que les Etats-Unis ont officiellement proposé qu’une interdiction de voyager à l’étranger et un gel des avoirs soient imposés au chef des opérations de RSF, Osman Mohamed Hamid Mohamed, et au commandant de RSF au Darfour occidental, Abdel Rahman Juma Barkalla.
Composé de quinze membres, le comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU fonctionne par consensus. Selon la presse locale, si personne ne soulève d’objection à la proposition d’ici vendredi après-midi prochain, les hommes seront désignés.
Ces membres peuvent également demander un délai supplémentaire pour examiner la proposition. Il s’agit de la mettre en suspens ou simplement la bloquer. En fait, la guerre au Soudan a donné lieu à des vagues de violences ethniques, imputées en grande partie aux RSF. Mais les RSF démentent avoir porté atteinte aux civils et attribuent ces actes à des groupes rebelles.
Près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d’aide humanitaire. Elles sont menacées à la famine et dix millions de personnes ont fui leur foyer. Plus de 2,2 millions d’entre elles sont parties vers d’autres pays, selon l’ONU.
Depuis 2005, le Conseil de sécurité a instauré un régime de sanctions ciblées contre le Soudan dans le but de mettre un terme au conflit au Darfour. Trois personnes figurent actuellement sur la liste des sanctions, ajoutées en 2006. Le Conseil a imposé un embargo sur les armes au Darfour en 2004.
Au début des années 2000, l’ONU avait estimé que 300 000 personnes ont été tuées au Darfour. C’est lorsque les milices Janjawid, dont sont issues les RSF, ont aidé l’armée à écraser une rébellion menée principalement par des groupes non arabes. Jusque-là, les anciens dirigeants soudanais sont recherchés par la Cour pénale internationale pour génocide et crimes contre l’humanité.
Washington a affirmé que les parties belligérantes ont commis des crimes de guerre. Les RSF et les milices alliées ont également commis des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique.
Si ces hommes sont désignés, ce serait la première sanction de l’ONU imposée dans le cadre de la guerre actuelle au Soudan. Elle a éclaté, mi-avril de l’année dernière, à la suite d’une lutte de pouvoir entre l’armée soudanaise (SAF) et les FSR en amont d’une transition prévue vers un régime civil.
Josaphat Mayi