A quelques mois des élections présidentielle et législatives en Tanzanie, Chadema, principal parti d’opposition, exige des réformes significatives du système électoral après les résultats des élections locales du 27 novembre.
Le ton de l’opposant Freeman Mbowe, leader de Chadema, est ferme. « Pas de réforme, pas d’élections en 2025 », a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes. Il appelle ses militants à être prêts pour la lutte.
En fait, Chadema entend déposer une requête auprès de la Haute Cour pour réclamer des réformes avant les élections de 2025. « Lorsque nous disons qu’il n’y aura pas d’élections, nous ne parlons pas de boycott. Nous bloquons les élections par la confrontation », a lâché Tundu Lissu, adjoint de Freeman Mbowe.
Cette annonce intervient après les résultats des élections locales du 27 novembre. Un scrutin remporté haut la main par Chama Cha Mapinduzi, parti au pouvoir. Il a arraché près de 99 % des sièges d’élus dans les villes, villages, hameaux et quartiers, d’après les résultats publiés par la commission électorale.
Pour cette formation d’opposition, ces élections ont été manipulées. « Nos collègues ont utilisé toutes les tactiques légales et illégales pour s’assurer que l’opposition soit supprimée », a déploré l’opposant Freeman Mbowe, leader de Chadema. Il affirme que des milliers de candidats de l’opposition avaient été disqualifiés. Il évoque aussi l’usage de faux bulletins de vote.
En Tanzanie, les élections locales étaient les premières depuis l’accession au pouvoir de Samia Suluhu Hassan. Elle a succédé à John Magufuli, décédé subitement en mars 2021. A son arrivée au pouvoir, elle avait montré des signes d’ouverture. Mais Mme Suluhu est, ces derniers mois, accusée de dérives autoritaires.
Ephraïm Kimuana