Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tama, coalition des partis d’opposition et des associations de la société civile, assure se cacher par crainte pour sa sécurité après des sanglantes manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts et 300 blessés au Tchad.
Me Max Loalngar confirme à Sahutiafrica qu’il est « entré en clandestinité quelque part dans le pays pour échapper à une arrestation ». L’opposant Succès Masra, cité par l’AFP, affirme avoir « traversé clandestinement la frontière terrestre vers un autre pays ». Il dit avoir été « recherché par la garde présidentielle ».
Selon le porte-parole de Wakit Tama, les répressions se poursuivent et le bilan des manifestations du 20 octobre devraient être revue à la hausse. « Il ne se passe pas des jours, où on enlève des corps. On trouve des cadavres dans l’eau. C’est la terreur. On nous parle même des corps jetés dans le dessert. Le bilan d’une cinquantaine de mort, c’était le jour des manifestations. La répression a continué. Donc, on ne peut rester sur les premiers chiffres. Aujourd’hui, tous s’accordent que le bilan serait passé à 300 morts », affirme-t-il.
Il annonce avoir demandé la Cour pénale internationale (CPI) de Laye d’enquêter sur des « crimes contre l’humanité ». « Ce qui s’est passé le 20 octobre, c’est imaginable. L’ampleur de massacres, même si nous savions ce régime déjà abonné aux tueries. On ne se serait jamais attendus à ce qu’il ait des crimes comme nous l’avons vécu. Nous avons pensé quelque part qu’après les évènements du 27 avril, ils allaient mettre un peu d’eau dans leur vain. Mais ce n’est pas le cas. Les répressions étaient véritablement sanglantes et aveugles », confie Me Max Loalngar.
Mais les divers représentants du pouvoir s’interdisent tout commentaire sur le nombre de personnes arrêtées le 20 octobre. Ils promettent des commentaires sur l’enquête en cours et l’enquête internationale à venir lors d’une conférence de presse dans les jours à venir, rapporte l’AFP.
Lundi 7 novembre, le gouvernement tchadien a accepté le déploiement d’une mission d’enquête internationale pour faire la lumière sur les sanglantes manifestations du jeudi 20 octobre qui ont fait une cinquantaine de morts et 300 blessés. Cette mission d’enquête sera conjointement menée par la CEEAC, l’Union africaine (UA) et les Nations unies. Pour Max Loalngar, c’est une très bonne chose, mais il exige « une enquête internationale indépendante et transparente ».
Le jeudi 20 octobre. Ce jour-là, l’opposition a appelé à manifester contre la prolongation de la période de transition. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang. Une cinquantaine de morts, des centaines de blessés et plusieurs arrestations. Le pouvoir et l’opposition ont avancé des bilans contradictoires.
Trésor Mutombo