Au Tchad, une forte tension après la dispersion d’une manifestation de l’opposition et de la société civile contre le Conseil militaire de transition à N’Djamena, la capitale, ce mardi 27 avril. «La situation est critique à N’Djamena. On tire à balle réelle sur la population», a confié une source à Sahuti Africa. D’après les sources, dix-sept personnes sont mortes et plusieurs autres blessées. Mais les sources officielles n’ont pas encore confirmé cette information.
Des dizaines de personnes ont envahi les rues de N’Djamena pour répondre à l’appel de l’opposition et de la société. Ils manifestent contre la junte militaire qualifiée «d’un organe illégal et illégitime». Les manifestants accusent la France de vouloir «imposer aux Tchadiens une nouvelle dictature militaire». La police tchadienne a dispersé la manifestation à coups de gaz lacrymogène. «On est dans la panique, mais on est habitué. D’ici midi tout va rentrer dans l’ordre inchallah», espère une source. «On a pris acte de la nomination d’Albert Pahimi Padacké à la tête du gouvernement de transition, mais la classe politique ne veut pas d’une transition militaire», a-t-elle ajouté.
Plusieurs quartiers de N’Djamena étaient en ébullitions. Il s’agit notamment de Chagoua, d’Abena, d’Atrone, de Gassi, de Moursal, de Paris Congo ainsi que de Walia. Quelques dizaines de manifestants brûlaient des pneus sur des axes secondaires. Les forces de l’ordre déployées massivement dans la capitale.
Lundi 26 avril, le Conseil militaire de transition a interdit cette manifestation. D’après la junte militaire, ces rassemblements sont «susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public».
Après la mort du président Idriss Déby Itno, un Conseil militaire de transition s’est emparé du pouvoir pour une transition de dix-huit mois. Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président tchadien, dirige ce conseil. Il s’est attribué le pouvoir d’un chef de l’État. La Constitution a été suspendue. Le parlement et le gouvernement dissouts. Albert Pahimi Padacké a été désigné Premier ministre du gouvernement de transition. Selon la charte du Conseil militaire de transition, les membres seront nommés et révoqués par Mahamat Idriss Déby.
Trésor Mutombo