Il ne devrait pas y avoir d’hostilités entre l’Ethiopie et le Soudan. C’est que pense Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien, dans un communiqué publié mercredi 29 juin sur fond de récentes tensions à leur frontière commune.
L’Union africaine (Ua) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) ont appelé à la retenue face à l’escalade des tensions militaires entre les deux pays voisins.
« Nous devons garder nos nerfs et faire preuve de retenue, et cela, pour nos intérêts communs et les principes de bon voisinage », a-t-il dit.
Khartoum a accusé l’armée éthiopienne d’avoir exécuté en territoire éthiopien sept soldats et un civil soudanais faits prisonniers en territoire soudanais, dans cette zone frontalière.
De son côté, Addis-Abeba accuse au contraire des soldats soudanais d’avoir déclenché, en pénétrant en territoire éthiopien, un accrochage avec une milice locale, meurtrier des deux côtés.
« Il y a de multiples problèmes entre le Soudan et l’Ethiopie. Nous devrions nous serrer les coudes et coopérer pour affronter et résoudre ces problèmes », ajouté M. Ahmed.
Lundi 29 juin, le Soudan a décidé de déposer une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité des Nations unies contre l’Ethiopie, tandis que le ministère soudanais des Affaires étrangères a décidé de rappeler immédiatement son ambassadeur à Addis-Abeba pour consultations. Mais également de convoquer l’ambassadeur éthiopien à Khartoum pour l’informer de la condamnation du Soudan.
L’Ethiopie et le Soudan ont depuis longtemps des revendications concurrentes sur la région frontalière d’Al-Fashaga. Cette dernière est une zone de terres fertiles colonisées par des agriculteurs éthiopiens qui se trouve à l’intérieur de ses frontières, selon le Soudan.
Joe Kashama