Alors que les relations sont tendues entre Kigali et Kinshasa qui s’accusent mutuellement depuis la résurgence de la rébellion du M23, le président Paul Kagame tente de jouer à l’apaisement.
« Ça ne sert à rien de jeter l’opprobre sur quiconque. Ces défis ne sont pas insurmontables. Nous pouvons trouver des solutions. Ces solutions seraient bien moins coûteuses sur le plan financier et humain », a déclaré Paul Kagame lors de son discours à la tribune de la 77e Assemblée générale des Nations unies.
Pour lui, la communauté internationale peut aider Kinshasa et Kigali à régler ce problème de l’instabilité dans l’est du Congo.
« Dans l’Est de la RDC, de récents revers sont venus mettre en lumière le fait que les conditions de sécurité n’ont pas changé par rapport il y a 20 ans lorsque l’opération de maintien de la paix la plus vaste de l’ONU a été déployée pour la première fois. Les Etats voisins dont le Rwanda se sont retrouvés exposés aux attaques transfrontalières, des attaques totalement évitables », dit le président rwandais.
Il affirme qu’il est « urgent de trouver la volonté politique nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la RDC ».
Si le président Paul Kagame tente de jouer à l’apaisement, Félix Tshisekedi, président congolais, a interpellé la communauté internationale sur ce qu’il qualifie « d’agression de son pays par le Rwanda à travers la rébellion du M23 ». Lors de son discours à la tribune des Nations unies, le président Tshisekedi a demandé au président du Conseil de sécurité de distribuer le récent rapport d’experts onusiens qui ont fait état du soutien de Kigali aux rebelles du M23.
D’après lui, le Conseil de sécurité doit faire « examiner ce rapport avec diligence afin de tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale ».
Entre Kinshasa et Kigali, dont les relations ne ressemblent pas à un fleuve tranquille, les relations sont orageuses. Ils s’accusent de velléités de déstabilisation et de soutien aux groupes rebelles. Pour la RDC, le M23 est un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Des accusations que Kigali rejette. A son tour, il accuse l’armée congolaise de collaborer avec les rebelles FDLR.
Alors que les deux pays ont décidé d’une désescalade sous la médiation de l’Angola, les hostilités se poursuivent sur le terrain. Entre-temps, les rebelles du M23 occupent toujours Bunagana, situé à la frontière entre la RDC et l’Ouganda. Pourtant, selon la feuille de route dite de Luanda, la rébellion du M23 doit se retirer de ses positions dans l’est du Congo.
Trésor Mutombo