Alors que les relations entre Kinshasa et Kigali sont toujours tendues sur fond de l’activisme de la rébellion du M23, Luanda affirme que des négociations sont en cours pour une rencontre entre le président Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame.
En séjour à Abidjan en Côte d’Ivoire, le président João Lourenço a abordé cette question. Mais jusque-là, le processus de Luanda, censé aboutir à une désescalade entre les deux Etats, bat de l’aile. « Nous sommes en train de négocier, au niveau ministériel, dans la perspective de pouvoir très prochainement réunir les deux chefs d’Etat de la RDC et du Rwanda, pour un échange direct sur le besoin inaliénable de parvenir à la paix définitive », espère le chef de l’Etat angolais, médiateur désigné par l’Union africaine dans la crise entre les deux pays voisins.
Pour lui, la seule issue est de tenter de résoudre ce conflit autour d’une table de négociation. « C’est ce que nous sommes en train de faire », a dit le président Lourenço. Il s’agit d’une démarche soutenue par Washington et Paris. Mardi, João Lourenço a échangé avec le Français Emmanuel Macron autour de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, où les affrontements entre l’armée et les rebelles du M23 se poursuivent.
Pour l’instant, Kinshasa campe sur sa position et exclut toute négociation avec le M23. Pourquoi ? « Je pense que le chef de l’État a été clair : nous n’allons pas négocier avec ceux qui nous agressent », a déclaré Judith Suminwa Tuluka, Première ministre congolaise. Dans la foulée, Thérèse Kayikwamba Wagner, cheffe de la diplomatie congolaise, a appelé à des sanctions ciblées contre Kigali.
Depuis le début de cette crise, la RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. Ce Kigali a toujours nié et, à son tour, accuse l’armée congolaise de coaliser avec les rebelles FDLR, accusés de génocide qui a plongé le pays de mille collines dans une folie meurtrière en 1994. Pourtant, un groupe d’experts a attesté du soutien du Rwanda aux rebelles du M23.
Lors de sa dernière sortie médiatique, le président Paul Kagame a affirmé n’avoir jamais mis de conditions pour rencontrer son homologue congolais. « Pour moi, c’est lui qui met des conditions », a déclaré le chef de l’Etat rwandais à France 24.
Trésor Mutombo