Au lendemain d’une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala à Kinshasa, capitale congolaise, les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête et appellent au calme.
Pourtant, la nuit aura été longue autour de cette maison carcérale. Des tirs à l’armée lourdes et légères ont retenti durant toute la matinée dans la nuit du dimanche à lundi 2 septembre, plongeant la population dans la psychose. Certaines sources font état de plusieurs morts et de blessés. Jusque-là, aucun bilan n’a été avancé. Mais c’est une situation qui suscite une inquiétude grandissante parmi les familles et les proches des détenus à la prison centrale de Makala.
« On n’a pas dormi cette nuit depuis une heure. Avec trop de raisonnements, de frustrations, raison pour laquelle, nous sommes ici. Nous avons constaté que les militaires sont beaucoup à l’intérieur de la prison centrale de Makala, centre de rééducation dans la commune de Selembao », a déclaré Abraham Menayame, coordonnateur du club 26=1, structure d’appui d’action du développement.
Aux alentours de la prison de Makala, le dispositif sécuritaire est renforcé. La route émanant vers le pénitencier est fermée à la circulation. Plusieurs habitants de cette zone se sont amassés le long de la chaussée, alors que des jeeps de la police font de va-et-vient. La situation semble revenir à la normale après une nuit de la peur.
Si les autorités tentent d’élucider ce qui s’est réellement passés, des images publiées sur les réseaux sociaux montrent un groupe de prisonniers, qui tentent de s’évader. Les circonstances précises de ces échanges armés restent floues.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, parle d’une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala. « Les services de sécurité sont sur place pour restaurer l’ordre et la sécurité. La population kinoise est invitée à ne pas paniquer », a-t-il écrit sur son compte X.
Constant Mutamba, ministre congolais de la Justice, a dénoncé « des actes de sabotage prémédités ». Il a affirmé que des enquêtes sont en cours pour « identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes ».
Dans la foulée, il a, jusqu’à nouvel ordre, interdit le transfert de détenus à la prison de Makala par les magistrats des parquets, sauf avec son autorisation. Mais aussi, il a évoqué l’accélération du processus de désengorger des prisons de Makala, Ndolo et des autres établissements ainsi que le projet de délocaliser la prison de Makala avec la construction d’une nouvelle prison en dehors de Kinshasa.
Josaphat Mayi