En RDC, des acteurs politiques et de la société civile appellent à des enquêtes indépendantes pour faire toute la lumière sur une tentative d’évasion à la prison de Makala qui a fait près de 129 morts, dont vingt-quatre par balle.
« Je condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat brutal des prisonniers à la prison de Makala », a réagi l’opposant Martin Fayulu, leader de Lamuka, dans un post sur le réseau social X. Pour lui, ces exécutions sommaires sont « un crime inacceptable qui ne peut rester impuni. J’exige que toute la lumière soit faite sur ce carnage, et que les responsables soient traduits en justice », a-t-il déclaré.
De son côté, l’opposant Moïse Katumbi appelle à la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse associant la Monusco et des représentants des ONG des droits de l’homme pour « faire éclater toute la lumière sur ce massacre ». Il exige la démission de Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice, qui se trouve dans la controverse après avoir avancé, dans un premier temps, un bilan d’au moins deux morts.
« La surpopulation, la faim, la maladie, le manque total d’hygiène ont été dénoncés, images à l’appui. Mais les pouvoirs publics ont préféré ignorer ces avertissements. Le pire est finalement arrivé : plusieurs dizaines de prisonniers ont été abattus comme des animaux dans une barbarie insupportable », a déploré M. Katumbi.
Pour le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), ce massacre illustre l’inefficacité des mesures cosmétiques prises par le ministre Constant Mutamba pour désengorger et améliorer les conditions carcérales. Il appelle à une vraie réforme pénitentiaire.
Jusque-là, le bilan provisoire fait état d’au moins 129 morts et cinquante-neuf blessés. Selon Jacqueman Shabani, ministre congolais de l’Intérieur et sécurité, vingt-quatre personnes ont été tuées par balle après sommation, indiquant que d’autres ont péri dans une bousculade ou encore un étouffement. Des femmes ont été violées.
Le ministre Shabani assure que les blessés sont admis aux soins et pris en charge par le gouvernement. Il déplore l’incendie qui a ravagé des bâtiments administratifs, le greffe, l’infirmerie et les dépôts de vivres.
La Rédaction