L’accord signé entre Londres et Kigali d’envoyer des migrants arrivés illégaux expulsés du Royaume-Uni au Rwanda pourrait être mis en œuvre, a déclaré le président Paul Kagame, en vidéoconférence lors du Qatar Economic Forum à Doha mardi 21 juin.
« Je pense que cet accord est toujours en vigueur », dit le chef de l’Etat rwandais dans les propos relayés par l’AFP. Il affirme que « la plupart des Rwandais ont vécu l’expérience d’être des réfugiés à un moment donné de leur vie ».
« Nous savons ce que cela signifie et nous le faisons pour les bonnes raisons », assure M. Kagame. D’après le président rwandais, son pays va accueillir plus de 1000 Libyens en collaboration avec le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
« Nous ne sommes pas novices sur le sujet », poursuit Paul Kagame. Et rappelle que le Rwanda a, depuis des décennies, accueilli plus de 100.000 réfugiés. « L’accord avec le Royaume-Uni est lié à cette expérience. Il ne fait aucun doute que le système d’asile est défectueux et qu’il a besoin de solutions innovantes, et nous sommes heureux de contribuer à ces solutions », indique le président rwandais.
Le gouvernement britannique a décidé d’envoyer au Rwanda des demandeurs d’asile arrivés clandestinement dans le pays. Londres a affirmé vouloir freiner les traversées illégales de la Manche. Mais une décision d’urgence de la Cour européenne des droits de l’homme a bloqué le premier vol dans le cadre de cet accord controversé prévu le 14 juin.
Raymond Nsimba