Ali Laarayedh, ex-Premier ministre tunisien et ancien ministre de l’Intérieur, a été placé sous mandat de dépôt sur fond d’un dossier de l’expédition des jeunes vers les foyers de tension et de terrorisme par le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, ont rapporté les sources judiciaires lundi 19 décembre.
Selon les avocats, le juge antiterroriste a décidé d’emprisonner ce cadre de l’Ennahda après des heures d’enquête sur des soupçons d’envoi de djihadistes en Syrie.
Ennahda, mouvement politique d’obédience, dément ces accusations de terrorisme. Ce parti le qualifie d’attaque politique contre un ennemi du président Kais Saied pour cacher « l’échec catastrophique des élections ».
« Le mouvement est, non seulement, innocent de ce dossier, mais a en outre pris toutes les mesures pour lutter contre ce phénomène (envoi vers des foyers de tension en dehors du pays). Lorsque j’étais ministre de l’Intérieur (de décembre 2011 à mars 2013), c’est moi qui ai désigné « Ansar al-Charia » comme organisation terroriste depuis 2012 et préparé un plan pour y faire face », a tenté d’expliquer Ali Larayedh à la presse locale.
En septembre dernier, Ali Larayedh a été entendu dans cette même affaire et maintenu en état de liberté, par le juge d’instruction près le Pôle judiciaire antiterroriste.
Des sources sécuritaires et officielles ont estimé qu’environ 6 000 Tunisiens se sont rendus en Syrie et en Irak la dernière décennie pour rejoindre des groupes djihadistes, dont l’Etat islamique. Beaucoup y ont été tués tandis que d’autres se sont échappés et sont retournés en Tunisie.
Ali Maliki