En Tunisie, les autorités annoncent avoir ouvert une enquête après la fusillade par un gendarme près d’une synagogue sur l’île de Djerba qui a fait cinq morts, dont trois de ses collègues, lui-même et deux fidèles juifs.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères condamne « une attaque lâche ». Pour lui, cette enquête permettra de déterminer les responsabilités engagées et élucider les circonstances ayant concouru à cette fusillade.
Un dispositif de sécurité a été déployé dans le périmètre de la synagogue, fermant toutes les routes y donnant accès. Cité par Perez Trabelsi, président du comité d’organisation du pèlerinage d’El Ghriba, a assuré que « tous les pèlerins sont sains et saufs, et qu’il y a eu, juste un moment de panique au début, sans plus ». Les motifs de l’assassinat du policier au port ne sont pas connus. D’après M. Trabelsi, il s’agirait d’un règlement de comptes, comme un acte terroriste.
Selon les autorités, le gendarme a d’abord tué l’un de ses collègues par balle sur le port de Djerba et s’est emparé de son arme et ses munitions. « Il s’est ensuite rendu aux abords de la synagogue, distante d’une quinzaine de kilomètres, où il a ouvert le feu sur les forces de l’ordre qui assuraient la sécurité du lieu, avant d’être abattu », renseigne cette source.
« Deux fidèles, un Tunisien et un Franco-tunisien ont été tués devant la synagogue par les tirs de l’assaillant, et quatre autres ont été blessés et évacués vers un hôpital », détaille-t-elle.
Plusieurs pays à l’instar des Etats-Unis, la France ou encore Israël ont condamné cette attaque et ont salué la promptitude des forces de sécurité tunisiennes qui ont empêché un grand carnage au regard du nombre de personnes sur les lieux.
La synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, avait déjà été visée en 2002 par un attentat-suicide au camion piégé qui avait fait vingt-et-un morts.
Cette attaque survient dans un contexte de crise à la fois politique et socio-économique dans le pays. La Tunisie tente en outre de remettre sur les rails son secteur de tourisme autrefois lucratif, mais qui a connu un net ralentissement pendant la pandémie de Covid-19.
Dinho Kazadi