Ce mardi 5 juillet, le président tunisien Kais Saied a défendu son projet de la nouvelle constitution controversée face aux accusations de dérive autoritaire, après avoir été désavoué par le juriste à qui il en avait confié la rédaction.
D’après lui, le projet de Constitution publié reflète ce que le peuple tunisien a exprimé depuis la révolution (de 2011) jusqu’au 25 juillet 2021 lorsqu’elle a été remise sur le droit chemin. « La Constitution qui vous est proposée reflète l’esprit de la révolution et ne porte aucunement atteinte aux droits et aux libertés », a-t-il ajouté dans son message.
Sadok Belaïd, chef de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution, a affirmé dans une lettre publiée dimanche par la presse que la version de M. Saied n’avait rien à voir avec celle qu’il lui avait remise, avertissant que le projet qui sera soumis à référendum le 25 juillet pourrait « ouvrir la voie à un régime dictatorial ».
M. Saied rejette les accusations selon lesquelles la constitution proposée ouvrait la voie à un retour de la tyrannie.
« J’appelle les Tunisiens à approuver le texte lors du référendum du 25 juillet, qui coïncidera avec le 1er anniversaire de son coup de force. Dites +oui+ pour éviter la déchéance de l’Etat, pour que les objectifs de la révolution se réalisent et qu’on en finisse avec la misère, le terrorisme, la faim, l’injustice et la souffrance », a-t-il écrit.
Le Front de Salut, une coalition de partis d’opposition, dont la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force dans le Parlement dissous par M. Saied, a annoncé qu’il boycottait le référendum sur la Constitution. « Le projet présenté par M. Saied menaçait de ramener le pays vers le pouvoir absolu d’un seul homme dont il a souffert pendant cinq décennies », a indiqué leur communiqué.
Le Syndicat national des journalistes en Tunisie (SNJT) a également rejeté le projet de Constitution, affirmant dans un communiqué que le texte « ne respecte pas les principes de la liberté de la presse, ni la liberté d’expression, les droits, l’indépendance de la justice ou la séparation des pouvoirs ».
La Rédaction