« Dans la prochaine Constitution de la Tunisie, nous ne parlerons pas d’un Etat dont la religion est l’islam, mais (de l’appartenance de la Tunisie) à une Oumma (nation) dont la religion est l’islam. La Oumma et l’Etat sont deux choses différentes », a annoncé le président tunisien Kais Saied à la presse locale ce mardi 21 juin.
Il affirme que l’islam ne sera pas inscrit comme religion d’Etat dans la nouvelle Constitution qu’il soumettra à référendum le 25 juillet.
En ce qui concerne la nature du système de gouvernement qui sera instauré par la nouvelle Constitution. « Qu’il s’agisse d’un système présidentiel ou parlementaire n’est pas la question. Ce qui compte est que le peuple a la souveraineté. Pour le reste, il s’agit de fonctions et non pas de pouvoirs », a-t-il dit.
Il indique qu’il y aura une séparation entre la fonction législative, la fonction exécutive et la fonction judiciaire.
Lundi 20 juin, le juriste Sadok Belaïd a remis au chef d’Etat tunisien un projet de nouvelle Constitution qu’il doit valider avant de le soumettre à référendum le 25 juillet, jour du 1er anniversaire du coup de force par lequel il s’était arrogé les pleins pouvoirs.
Le premier article de la Constitution actuelle adoptée en grande pompe en 2014, trois ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine ben Ali, stipule, tout comme celle de 1959, que la Tunisie « est un Etat libre, indépendant et souverain, l’islam est sa religion, l’arabe sa langue et la République son régime ».
Dans son préambule, la Constitution de 2014 évoque « l’appartenance culturelle et civilisationnelle (du peuple tunisien) à l’Oumma arabe et islamique et son identité arabe et islamique ».
La nouvelle Constitution doit remplacer celle de 2014 qui avait instauré un système hybride source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative. Mais l’opposition et des organisations de défense des droits humains accusent M. Saied de chercher à faire adopter un texte taillé sur mesure pour lui.
Ali Maliki