Mercredi 15 mai, des avocats et une organisation de défense des droits de l’homme ont accusé des policiers tunisiens d’avoir torturé l’avocat Mahdi Zagrouba, lors de son arrestation, après s’être effondré au tribunal et transporté à l’hôpital.
L’avocat Souad Boker indique que M. Zagrouba s’est présenté mercredi devant le juge d’instruction dans un état d’épuisement. Il ajoute qu’il a cité les noms des policiers qui l’ont torturé avant qu’il ne s’effondre et ne tombe dans le coma. Des témoins et des avocats déclarent que l’avocat a été transporté à l’hôpital en ambulance.
Toumi Ben Farhat, un autre avocat représentant Zagrouba, de son côté, renseigne que son collègue a été soumis à des tortures extrêmement graves. Bassam Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, affirme que ce dernier a été soumis à une torture brutale. « J’ai personnellement été témoin de la torture sur son corps », a-t-il dit.
La police tunisienne prise d’assaut, lundi, pour la deuxième fois en deux jours, le siège du barreau et a arrêté Mahdi Zagrouba, qui a critiqué le président, après avoir arrêté Sonia Dahmani, une autre avocate, pendant le week-end.
L’Association du Barreau indique dans un communiqué que la torture méritait des poursuites pénales. Et, elle tenait les agents du ministère de l’Intérieur pour responsables. Une grève est prévue ce jeudi.
En Tunisie, le président Kaïs Saïed a pris ses fonctions après des élections libres en 2019. Deux ans plus tard, il a fermé le Parlement élu et a gouverné par décret. Mardi dernier, l’Union européenne s’est dite préoccupée par la vague d’emprisonnement de nombreuses personnalités de la société civile, journalistes et militants politiques. Elle a demandé des éclaircissements à la Tunisie.
Sans faire référence à ces allégations, le président Kaïs a déclaré dans un communiqué à l’issue d’une rencontre avec la ministre de la Justice Laila Jafel que l’État est responsable de garantir à chaque prisonnier le droit à un traitement préservant sa dignité.
Josaphat Mayi