En Tunisie, Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse critique au président Kais Saied, a écopé de trois mois de prison ferme en appel ce mercredi 11 septembre.
Sa peine a été réduite. Pour les avocats de Mme Dahmani, c’est un véritable harcèlement judiciaire. Elle a été, dans un premier temps, condamnée à huit mois de prison. Selon l’avocat français Pierre-François Feltesse, ses avocats n’ont même pas pu plaider pour sa remise en liberté. Mais le collectif d’avocats de Sonia Dahmani ne reconnaît pas Me Feltesse.
Les avocats de Mme Dahmani affirment que les droits les plus fondamentaux de leur client sont quotidiennement « bafoués », mentionnant une fouille à corps indigne et humiliante lors d’une audience le 20 août. Ils déplorent aussi l’obligation de porter un « long voile blanc imposé aux femmes poursuivies pour des affaires de mœurs, alors qu’aucun texte ne prévoit une exigence aussi dégradante ».
En Tunisie, Sonia Dahmani est connue pour son franc parler. Le 11 mai dernier, elle avait été arrêtée, en direct devant des télévisions, par des policiers masqués qui avaient fait irruption au siège de l’Ordre des avocats à Tunis où elle s’était réfugiée.
En fait, Sonia Dahmani a été arrêtée et condamnée en vertu du décret présidentiel 54 sur la « diffusion de fausses nouvelles », évoquée par les défenseurs des droits pour une interprétation trop large. Plus de 60 journalistes, avocats et figures de l’opposition ont été poursuivis ou condamnés sur cette base depuis son entrée en vigueur, selon le Syndicat national des journalistes tunisiens.
La Rédaction