Ali al-Sadiq, chef de la diplomatie soudanaise, a accusé le Tchad de soutenir les Forces de soutien rapide (RSF) qui s’affronte avec l’armée. N’Djamena rejette ces accusations et exige des excuses.
Le Tchad a convoqué l’ambassadeur du Soudan. N’Djamena exige des excuses pour les déclarations du lieutenant-général Yasir al-Atta, commandant en chef adjoint de l’armée, dans un délai de trois jours, menaçant de prendre des « mesures » non précisées si le Soudan ne s’y conforme pas.
En fait, l’officier avait révélé que le Tchad aurait autorisé le transport d’armes et de munitions émiraties via ses aéroports pour soutenir les RSF. Khartoum rejette la demande N’Djamena. Pour Ali al-Sadiq, les accusations du Soudan sont fondées sur des preuves. Il évoque notamment des images satellites et des photographies aériennes, selon lesquelles le Tchad avait fourni un soutien logistique aux hommes du général Hemedti, ex-numéro 2 de la junte, via les Emirats arabes unis.
Le Soudan indique que « l’ambassade et le consulat du Soudan à N’Djamena à Abéché avaient tenté de présenter ces preuves aux autorités tchadiennes, mais qu’elles n’en avaient pas tenu compte ». Il reproche au Tchad, voisin, d’avoir changé sa position neutre dans ce conflit depuis la visite d’un responsable émirati.
Depuis le 15 avril, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane et son second, le général Mohamed Hamdane Daglo, patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), ont retourné leurs armes à l’armée. L’un contre l’autre. Ces huit mois de guerre ont fait 12.000 morts, des millions de déplacés et des milliers de réfugiés dans les pays voisins, selon l’ONU.
Entre-temps, les combats se poursuivent. Jusque-là, les tentatives de négociations, dont celle de Djeddah sous l’égide de Washington et Ryad, entre les deux généraux rivaux ne parviennent pas à faire taire les armes.
Dimanche, l’Organisation régionale de la Corne de l’Afrique (Igad) a, dans un communiqué, que les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo ont accepté de se rencontrer à l’issue d’un sommet extraordinaire à Djibouti. Mais, Khartoum a rejeté cette déclaration finale de ce sommet.
Le chef de la diplomatie soudanaise a accusé l’Igad de conspirer contre le Soudan à travers cette déclaration finale du sommet, mais aussi d’avoir évoqué certains points qui n’avaient pas été convenus.
Trésor Mutombo