Job Sikhala, figure de l’opposition zimbabwéenne et parlementaire à la cinquantaine, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour entrave à la justice.
Cette condamnation le disqualifie pour les prochaines élections. « L’État a prouvé que son cas ne laisse aucun doute. L’accusé n’a aucune défense et est reconnu coupable de l’infraction », a déclaré le magistrat Marewanazvo Gofa.
Sikhala, détenu en prison pour d’autres affaires, devrait aussi s’acquitter d’une amende de 600 Usd. S’il ne paie pas cette somme, il passera six mois supplémentaires derrière les barreaux. Pour l’opposant, c’est une décision justifiée politiquement.
Les faits reprochent à l’opposant part d’une vidéo dans laquelle il aurait demandé justice pour le meurtre d’un militant de l’opposition dont le corps mutilé avait été retrouvé dans un puits. Selon les procureurs, son accusation contre le parti au pouvoir, Zanu-Pf, avait détourné les enquêtes qui se concentraient sur d’autres suspects.
Toujours dans la même vidéo, Job Sikhala est accusé d’incitation à la violence. Dans une autre affaire distincte, il est reproché d’avoir publié des mensonges. Job Sikhala attend son verdict.
Sikhala est en détention dans une prison de haute sécurité à Harare depuis juin 2022. Il a, à quinze reprises, demandé une libération sous caution. Sans succès. En fait, c’est la première condamnation pour cette figure de l’opposition à la longue carrière. Arrêté plus de 60 fois au cours des vingt dernières années, il n’a jamais été reconnu coupable, affirme un de ses avocats, cité par l’AFP.
Au Zimbabwe, les groupes de défense des droits de l’homme et les partis d’opposition se sont plaints d’une répression croissante avant les prochaines échéances électorales. Le gouvernement est accusé d’avoir utilisé la justice pour empêcher certains opposants politiques de se candidater.
La Rédaction