Alors que le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) doit se tenir au Zimbabwe le 17 août, l’opposition ne faiblit pas la pression et dénonce la répression.
En fait, dix-huit militants ont été arrêtés lors d’une manifestation pour exiger la libération de Jameson Timba, figure voyante de l’opposition. Puis, inculpés pour trouble à l’ordre public. Samuel Gwenzi, ancien conseiller municipal, et Robson Chere, dirigeant syndical, figurent parmi les personnes interpellées. Les deux auraient été torturés.
La fondation pro-démocratie Kofi Annan a dénoncé la détention au secret et la torture infligées aux militants, notamment à la militante des droits de l’homme Namatai Kwekweza, lauréate du prix 2023 de la fondation. Entre-temps, certaines voix exigent une réaction de la part de SADC, alors que le président Emmerson Mnangagwa doit prendre la présidence tournante de l’organisation.
Le parti sud-africain Alliance démocratie, qui fait partie de la coalition du gouvernement, a appelé à ce que le sommet soit déplacé. Mais son partenaire, l’ANC, qui garde le portefeuille des Affaires étrangères, préfère maintenir le dialogue avec son allié Zanu-PF, au pouvoir depuis l’indépendance.
Au Zimbabwe, le climat politique est crispé. Human rights watch (HRW) dit être préoccupé par le recul des droits de l’homme et de l’Etat de droit à l’approche du sommet de la SADC.
Si l’opposition tente de faire pression, le gouvernement l’accuse de vouloir saboter le sommet de la SADC en provoquant des troubles. Dans la foulée, Kazembe Kazembe, ministre zimbabwéen de l’Intérieur, menace de réprimer toute tentative de « rendre le pays ingouvernable ».
Ephraim Kafuti