Le tribunal traditionnel de Zvimba ordonne l’exhumation et l’enterrement à nouveau de la dépouille de Robert Mugabe, ancien président du Zimbabwe, au sanctuaire des héros nationaux à Harare, capitale zimbabwéenne. C’est ce qu’a annoncé Stanley Mhondoro, chef traditionnel du district de Zvimba, ce lundi 24 mai. Il accuse la veuve de Robert Mugabe d’avoir «enfreint la coutume locale en l’inhumant dans sa maison rurale en 2019».
«J’avais reçu une plainte d’un membre du clan Mugabe sur la manière de son enterrement. Je donne le pouvoir à ceux qui sont autorisés par la loi d’exhumer les restes du feu Robert de Kutama et les réenterrer au National Heroes Acre à Harare », a-t-il déclaré.
Au Zimbabwe, les chefs traditionnels ont juridiction sur leurs sujets locaux. Mais il est rare qu’ils ordonnent l’exhumation des corps de défunts en vue de leur réinhumation. «Le chef n’a aucune juridiction sur Kutama. Et même si le bon chef avait rendu cette décision, nous aurions fait appel au tribunal», a indiqué Leo Mugabe, porte-parole de la famille Mugabe, à Reuters.
Jeudi 20 mai, Grâce Mugabe, veuve de l’ancien président zimbabwéen, a été condamnée par un tribunal traditionnel à donner cinq vaches et deux chèvres pour avoir enterré son mari d’une manière jugée inappropriée.
Décédé en 2019, Robert Mugabe entretenait une profonde rancune contre Mnangagwa, son ancien collaborateur. Ce dernier a succédé à Robert Mugabe à la tête du pays en 2017. C’était après un coup d’État. Avant sa mort, le président Mugabe avait exprimé des craintes aux membres de sa famille. Il avait soupçonné certaines personnes de vouloir chercher à mener un rituel traditionnel avec certains parties de son corps.
Ali Maliki