La pénurie de carburants à Kinshasa, capitale congolaise, se fait sentir au quotidien de la population. Entre rareté ou diminution de la circulation des transports en commun, des Kinois contraient à patienter malgré eux. Et les élèves sont les plus exposés face à cette situation.
Dans des arrêts de bus bondés, les élèves ont un regard figé. Certains espèrent trouver un bus pour aller aux cours. D’autres, par contre, fatigués après les cours sont dans l’attente d’un bus pour le ramener à la maison.
« Nous quittons la maison avec mes frères au plus tard 5 heures du matin pour trouver un bus allant à Kintambo Magasin. Dépassé à 6 heures, cela demande à user de toutes ses forces et techniques pour attraper un bus », confie Hugues, élève dans une école publique à Gombe, centre d’affaire de Kinshasa.
Hugues, fatigué, se bronze la peau sous le soleil de plomb qui brille sur Kinshasa. Il vit à Mbudi, quartier situé dans la partie sud de la ville. « En rentrant, nous allons à pied jusqu’à Magasin Kintambo avec espoir de trouver un bus ou une moto dont les prix ont doublé voire triplé. Et les chauffeurs sont sans pitié quel que soit l’enfant, qui se présente », dit-il.
Malgré cette situation, des élèves espèrent que la situation du transport en commun reviendra à la normale, même si dans les stations-services, des centaines de véhicules font la queue acheter du carburant.
« Notre argent de transport a changé à cause de cette situation. Ce qui dérange nos parents, mais ils n’ont pas de choix. Je crois que cette situation pourra s’améliorer dans les jours à venir », déclare Gisèle, treize ans et élève dans une école privée.
Joël n’est pas du tout inquiet de la rareté de transport. « Tout ira mieux, je patiente encore un peu en attendant un bus certainement qui viendra. Pour venir ici à Gombe, je profite de bus de la société où travaille mon père », relate-t-il avec assurance.
Certains enfants expriment des inquiétudes et la fatigue en arrivant chez eux. « Ce n’est pas facile avec cette situation, je me repose un peu dès mon arrivée à la maison avec une fatigue comme pas possible occasionnée par la marche ou le combat de trouver un transport », explique Pierre, qui tient au cou le sac de son petit frère. Alors que le soleil tape, ils ont l’air affamé et fatigué en même temps.
Son petit frère Maël, tout souriant malgré lui, espère que les autorités vont trouver une solution par rapport à cette situation inquiétante.
Depuis le lundi 5 septembre, une pénurie des carburants perturbe le transport en commun à Kinshasa. Dans certains endroits, le litre a connu une hausse et chacun met son prix selon ses appréciations. Plusieurs stations-service restent fermées et celles qui restent encore ouvertes servent les véhicules à compte-goutte.
Ali Maliki