Alors que l’armée est pointée dans le massacre de Karma, où des hommes armés vêtus en tenue militaire ont tué plus d’une centaine de civilis, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, appelle à « éviter des conclusions hâtives ».
« Pourquoi accuser (l’armée) directement parce qu’on dit qu’ils (les assaillants) sont venus avec des pickups et des tenues de l’armée ? », s’interroge le capitaine Traoré. Et rappelle que l’armée a perdu « des blindés, des pickups lors des nombreuses attaques commises par des djihadistes ».
« Sachant cela, on ne peut pas immédiatement accuser les Forces de défense et de sécurité (FDS). On attend que les enquêteurs fassent leur travail et que les gens évitent de tirer des conclusions hâtives », a déclaré le président burkinabè.
Le massacre de Karma suscite beaucoup de réaction. Le 20 avril. Ce jour-là, des hommes armés arborant des tenues de l’armée burkinabè ont près de 136 personnes, dont cinquantaine femmes et vingt-un enfants à Karma, village situé à 15 km de Ouhaigouya, selon un bilan officiel.
Pour le capitaine Ibrahim Traoré, il s’agit des agissements d’une coalition contre le Burkina Faso. Il affirme que son pays s’est tourné vers des alliés stratégiques comme la Russie et la Turquie après avoir demandé le départ des troupes françaises du territoire burkinabè.
« Ils sont nombreux ces pays qui ont refusé catégoriquement de nous vendre de l’équipement, a-t-il dit. On continuera d’acquérir des moyens majeurs avec ces pays (et) on va coopérer avec ceux qui souhaitent nous aider dans cette guerre contre les djihadistes ».
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch, le capitaine Ibrahim Traoré a fait de la lutte contre la menace djihadiste son cheval de bataille. Même si le Burkina Faso reste en proie à des attaques meurtrières d’hommes armés depuis 2015. Ces incursions de groupes terroristes, affiliés à Al-Qaïda et Etat islamique (EI), ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés internes, des ONG.
La Rédaction