Alors que le Cameroun a entamé son rassemblement pour un stage avant d’affronter le Cap-Vert et l’Angola, la guerre bat son plein entre la Fecafoot et le ministère des Sports.
Dimanche 2 juin. Hôtel Hilton. A leur arrivée pour leur rassemblement, les Lions Indomptables ont été accueillis par deux staffs. L’un du ministère des Sports, qui reprend la main, et l’autre de la Fecafoot. Une confusion qui paraît comme un nouvel épisode dans ce bras de fer que plus d’un croyaient terminer après que Samuel Eto’o a validé le choix de Marc Brys comme sélectionneur.
Il y a quelque jours, Eto’o a, devant un parterre de journalistes, présenté ses excuses au technicien belge après un échange houleux. Sans doute, les horizons semblaient s’éclairer et que la hache de la guerre a été enterrée pour un nouveau départ après plusieurs semaines de tourmente.
Jeudi, la Fecafoot a, dans un communiqué, officialisé la composition du staff du sélectionneur Marc Brys. Un staff qui comprend les membres de son choix. Ce qui qui n’a pas été accepté par le ministère des Sports qui campe sur sa position.
« On pensait finalement que ce problème serait déjà réglé. Malheureusement, on assiste plutôt à une surenchère. Nous espérons que le problème va se régler très rapidement pour que les Lions puissent reprendre l’entraînement dès aujourd’hui », réagit Jules Denis Onana, ancien international camerounais (1988 et 1995), à Sahutiafrica.
La polémique éclate lorsque Benoît Angbwa, coordonnateur de l’équipe dans le staff nommé par Samuel Eto’o, s’être vu refuser la possibilité de payer les chambres. Selon le quotidien français L’Equipe, le ministre avait déjà réglé son étage pour recevoir tout son monde sauf les membres nommés par la Fédération. Cette source renseigne que chaque délégation a tenté de mettre la main sur les Lions à leur arrivée à l’hôtel pour leur expliquer de visu qui serait en charge de la suite des événements.
Si le staff de Samuel Eto’o, sur le nerf et en colère, a finalement quitté le lieu de rassemblement, la situation inquiète. « Ce bras de fer ne devrait pas avoir lieu. Quoique dise la Fifa, c’est l’Etat qui finance le football dans la plupart des pays en Afrique subsaharienne, parce que les fédérations n’ont pas les moyens de s’autofinancer », pense Jules Denis Onana. Il affirme que « l’Etat veut reprendre la main sur la fédération ».
En février dernier, le président Paul Biya avait, dans un discours à la jeunesse, jugé mitigé les derniers résultats des Lions Indomptables, notamment à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, alors que l’Etat a consenti beaucoup de moyens. Depuis le ministère des Sports tente de reprendre la main, mais il heurte sur sa route d’une fédération, trop jalouse de son indépendance.
Ce lundi, des questions fusent autour de la sélection camerounaise. En fait, les Lions Indomptables se retrouvent sans équipements. Le doute plane sur comment va se dérouler l’entraînement, mais surtout, si le Fecafoot va envoyer les noms de membres du staff nommé par Narcisse Mouelle Kombi, ministre camerounais des Sports.
« C’est désolant de produire une telle image. Surtout que nous avons deux échéances très importantes dans quelques jours. La première le 8 juin face au Cap-Vert et la seconde le 11 juin face à l’Angola. On est un peu inquiet », glisse M. Onana.
Après Can décevante, les Lions Indomptables sont très attendus. Et pourtant, depuis que Samuel Eto’o a limogé Rigobert Song, le Cameroun connaît un scénario surréaliste autour de la nomination de Marc Brys.
Trésor Mutombo