Ce lundi 20 janvier, Amnesty international a, dans une enquête, fait état de recours accru aux armes explosives dans les zones densément peuplées dans l’est de la RDC, où l’armée congolaise et les rebelles du M23 s’affrontent.
Cette organisation assure que son enquête est basée sur soixante témoignages, des analyses de photos et de vidéos. D’après elle, des armes explosives imprécises à large rayon d’impact ont été utilisées dans des zones densément plus de 150 fois. Elle rapporte que ces armes, tirées par les Fardc et le M23, ont touché des quartiers résidentiels, des camps de déplacés et des zones urbaines. L’utilisation a causé de des pertes massives de civiles.
« Le 25 janvier 2024 à Mweso, dans le Nord-Kivu, un tir d’artillerie provenant probablement des FARDC (armée congolaise) a détruit une maison du quartier de Bukama, faisant au moins dix-neuf morts et vingt-cinq blessés, dont quinze enfants, selon des sources médicales », a rapporté le texte.
Selon Amnesty, des responsables militaires congolais auraient reconnu « une bavure ». Même si elle affirme n’avoir « trouvé aucune preuve de l’existence de cibles militaires à l’intérieur ou à proximité de la zone d’impact ».
Pour Agnès Callamard, secrétaire général d’Amnesty, cette escalade de l’utilisation d’armes explosives est une « menace grave pour les civils dans un conflit marqué depuis trois décennies par des violations systématiques des droits humains ».
« La Cour pénale internationale (CPI), qui a annoncé relancer ses enquêtes sur la situation dans l’est de la RDC l’année dernière, doit envisager d’enquêter sur ces attaques en tant que crimes de guerre, en vue de traduire en justice les auteurs, quels qu’ils soient », a écrit Amnesty. Elle indique que les autorités congolaises et les dirigeants du M23 n’ont pas répondu aux conclusions préliminaires de son enquête, partagées en décembre dernier.
Entre-temps, la situation sécuritaire demeure tendue et volatile dans l’est de la RDC, où d’intenses affrontements sont signalés dans le Sud-Kivu. L’armée congolaise tente de reprendre la main face aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon un rapport d’experts onusiens.
La Rédaction