Alors que Kampala a annoncé accueillir des pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et le M23, Kinshasa dément et continue d’exclure toute négociation avec les rebelles.
Pour Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, aucune personne n’a été mandatée par le gouvernement pour une quelconque forme de discussion avec les terroristes du RDF (Forces de défense rwandaises). Ce mardi, le président Tshisekedi a révoqué Jean-Bosco Bahala Okw’ibale Lusheke, coordonnateur national du Programme de désarmement, démobilisation, et relèvement communautaire, de ses fonctions.
La raison ? Selon des sources, le président Tshisekedi aurait mal digéré le fait que M. Bahala Okw’ibale s’est rendu à Kampala pour prendre part à ces pourparlers, alors que Kinshasa n’a pas encore fait évoluer sa position à ce sujet.
Pourtant, un responsable du bureau du président Yoweri Museveni, cité par l’AFP, a confirmé la tenue de cette réunion avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, alliée au M23. Sans toutefois donner plus de détail. « Notre souhait est d’obtenir un cessez-le-feu permanent et le retour de la paix en RDC », a confié cette source.
Entre-temps, il s’observe une accalmie sur le front après la prolongation de la trêve humanitaire annoncée par les Etats-Unis. Les relations sont tendues entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence de la rébellion du M23, qui a gagné du terrain dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Dans un rapport, un groupe d’experts a évoqué la montée en puissance du soutien du Rwanda au M23. Ces experts ont aussi mentionné Kampala comme un soutien des rebelles.
Jusque-là, Kinshasa se réserve d’ouvrir un autre front diplomatique. La semaine dernière, les autorités congolaises ont convoqué le chargé d’affaires de l’Ouganda à la suite de ces révélations. Mais Kampala a rejeté ces allégations.
Trésor Mutombo