L’organisation Médecins du Monde (Mdm) a suspendu ses activités à Gao et Ménaka, régions situées dans le nord du Mali pour une durée temporaire. L’annonce a été faite par Giuseppe Raffa, coordinateur de la mission au Mali vendredi 28 janvier. C’est suite à une insécurité grandissante dans ces zones reculées et pauvres où l’organisation soigne des milliers d’habitants.
« Il s’agit d’une sérieuse dégradation de la sécurité dans ces secteurs où opèrent des groupes armés, djihadistes ou crapuleux. Cette détérioration, qui n’est pas nouvelle, touche les populations, mais ces derniers mois ça a commencé aussi à toucher plus directement les humanitaires », a déclaré Giuseppe Raffa à l’AFP.
Il indique que le Mdm cherche vraiment à protéger son staff et que les activités devraient reprendre rapidement. « Le temps de délivrer le signal aux partenaires et aux populations et de revoir les modes d’intervention. On a des financements, des bailleurs derrière nous, et surtout, il y a les populations. On ne peut pas les abandonner », a-t-il ajouté.
En 2021, Médecins du Monde (Mdm) a connu un braquage contre des locaux et un autre contre une équipe de clinique mobile dans le secteur de Ménaka, et début janvier l’enlèvement d’un collaborateur dans la région de Gao. Mais le collaborateur a recouvré la liberté. L’organisation compte sur place une centaine de collaborateurs, des médecins, des infirmiers, des personnels de soutien logistique. Elle revendique d’être l’une des rares à travailler dans les deux régions et d’avoir apporté, depuis le début de ses opérations en 2012, des soins à des centaines de milliers de patients, plus de 179.000 personnes en 2021.
Depuis 2012, le Mali fait face à la montée de la menace de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique (Ei). Des attaques, qui ont fait des milliers de morts et plus d’un million de déplacés avant de se propager dans la zone dite de trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Mervedie Mikanu