Dans une interview accordée à Tina Salama, porte-parole du Président, sur les antennes de la RTNC, une première, Félix Tshisekedi, président de la République, a exprimé son regret sur le divorce de l’alliance nouée entre le Cap pour le changement (CACH) et le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
«Je peux vous étonner par le regret, c’est la fin de la coalition FCC-CACH. C’est un regret parce que je m’étais vraiment investi là-dedans. Je crois en la solidarité des congolais. Et je me disais que ces amis ont eu la gestion qu’ils ont eu. On peut en dire ce qu’on veut. Pour moi, c’est du passé et maintenant on peut expérimenter une nouvelle chose. Des gens venus d’une opposition farouche qui vont se mettre avec eux et qui vont avoir le lead pour leur montrer qu’on peut changer les choses pacifiquement et fraternellement pour que le Congo gagne », a fait savoir Félix Tshisekedi.
« Malheureusement, ils sont restés dans leurs îles. Ils ont cru que le pouvoir était fait que pour eux et que si eux n’étaient pas au pouvoir, que le pouvoir n’allait pas exister. Eh voilà! On en est arrivé à quoi? Nous sommes arrivés à ce que vous connaissez. Et je ne vais pas y revenir. J’ai vraiment beaucoup regretté, parce qu’on vivait une très belle expérience pour la première fois dans ce pays. Une alternance pacifique où un ancien chef de l’état pouvait vivre tranquillement et vaquer à ses occupations sans être inquiété. Et un nouveau chef de l’état pouvait aussi vaquer aux préoccupations de ses concitoyens pour le bien du pays. Malheureusement, ça n’a pas marché », regrette le Président congolais.
Après le fin de cette coalition, la gestion des affaires a-t-elle été meilleure ? Difficile de l’affirmer. Les résultats de la gestion après la fin de cette coalition, ont-ils permis d’améliorer les conditions de vie quotidienne des Congolais ? Ou encore, cela a-t-il permis de mettre fin à la guerre dans l’est du pays ? Autant de questions que l’on pourrait se poser légitimement.
Echec de la justice
Par ailleurs, dans la continuité de cet entretien avec sa porte-parole qui a revêtu le temps d’un soir sa casquette de journaliste, le président Félix Tshisekedi s’est montré déçu du bilan de la justice sous sa direction et dit avoir tout fait. Mais le constat malheureux est un échec dans ce secteur vital pour l’effectivité d’un état de droit.
« S’il y a un démon à mettre sur mon bilan, je pense que c’est celui-là. Je ne suis vraiment pas satisfait du bilan jusqu’ici récolté dans la justice. J’ai beaucoup compté sur ce pouvoir parce que je me dis, comme dans la Bible, la justice élève une nation. Malheureusement dans notre cas, la justice détruit notre nation, j’ai tout mis en œuvre. Surtout pour faire comprendre aux chefs des corps ma vision, celle de leur dire c’est vous qui connaissez votre métier, exercer le consciencieusement tel que vous l’aviez appris de vos précepteurs. Mais malheureusement, je n’ai pas l’impression que nous sommes toujours sur le même diapason », déplore Félix Tshisekedi.
Voulant d’une justice indépendante dit-il, Félix Tshisekedi jure devant Dieu de n’être intervenu dans aucun cas dans ce pays pour demander l’arrestation ou la libération de quelqu’un. Certains observateurs estiment le contraire, notamment lorsqu’on dénombre des cas d’acquittement et libération des personnes impliqués dans des dossiers importants pour l’avenir de la Nation. Cette sortie du président congolais Félix Tshisekedi intervient à quelques mois de l’élection présidentielle prévue, selon la CENI (Commission électorale nationale indépendante), pour décembre prochain. Faut-il y voir un signe précurseur d’un début de campagne ou de justification du bilan du Président?
Béni Bavila