Au moins cinquante civils ont été tués dans une opération de l’armée malienne accompagnée de personnel militaire étranger en avril, selon la note de la mission onusienne au Mali (Minusma) sur les violations des droits humains publiée ce mercredi 31 août.
L’organisation onusienne, qui n’a pas fourni des précisions sur le personnel militaire étranger, rapporte qu’une femme et un enfant figurent par ces civils tués. C’est sur un total de 96 civils tués au cours du 2e trimestre lors des opérations de soldats maliens.
Selon cette source, ces opérations ont été menées après l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage d’un convoi des forces maliennes à Hombori le 19 avril dernier. Plus de 500 personnes ont été arrêtées.
La Minusca indique avoir recensé 467 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Elle parle 317 civils tués, 73 enlevés et 77 blessés. Ce qui représente une baisse de 42% comparativement au trimestre précédent, évoquant notamment l’activisme de groupes djihadistes.
La mission onusienne annonce avoir ouvert une enquête sur une affaire de cadavre. Bamako et Paris, sous tension, s’accusent mutuellement. L’armée française dit avoir filmé et a diffusé les images de ce qu’elle affirme être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base Gossi.
Les autorités maliennes parlent pourtant d’images fabriquées et montées par la France pour accuser les soldats maliens d’être les auteurs de tueries de civils. Paris, quant à lui, a fait savoir que le but était d’accuser les Français de laisser un charnier derrière eux.
Mais selon la note de la Minusma, les dépouilles ensevelies à Gossi ont été transportées sur place le 20 avril, soit le lendemain de la remise du camp de Gossi par les Français aux Maliens et provenaient de Hombori.
Entre Paris et Bamako, les rapports sont orageux ces derniers temps. Si le Mali a exigé le retrait de troupes françaises sur son territoire, la France accuse la junte au pouvoir de recourir au groupe de mercenaires russes Wagner. Des accusations que la junte malienne rejette. Et parle de la présence d’instructeurs de l’armée russe au nom d’une coopération militaire ancienne.
Trésor Mutombo