Jugé depuis janvier, Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-président, a écopé de cinq ans de prison pour « blanchiment d’argent » et « enrichissement illicite » ce mardi 5 décembre.
Le tribunal déclare qu’Abdel Aziz est coupable de deux des dix chefs d’accusation lundi soir. C’est à la suite d’une enquête sur des allégations de détournement de biens publics et de corruption.
Si pour les procureurs, cette condamnation est historique, un des avocats de l’ancien président dénonce un jugement politique qui vise « un homme et sa famille ». Ces dix derniers mois, M. Ould Abdel Aziz n’a pas cessé de dénoncer un complot politique ourdi par Mohamed Ould Ghazouani, son successeur.
Certains des collaborateurs d’Abdel Aziz, qui ont été également jugés, dont deux anciens Premiers ministres, ont été acquittés. Dans ce procès, l’ancien président en sort avec la sentence la plus lourde.
Pourtant, toutes les autres personnalités mises en cause dans cette affaire, visant à mettre à jour tout un système de corruption, s’en tirent avec des peines, dont la plus lourde est de deux ans avec sursis, et de six mois fermes.
Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé ce pays d’Afrique de l’Ouest pendant une décennie après son arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État en 2008. Il a été un allié des puissances occidentales, combattant les militants islamistes dans la région du Sahel.
En 2019, Abdel Aziz a été remplacé par un allié politique, Mohamed Ould Ghazouani, qui reste président. Mais, le gouvernement d’Abdel Aziz a rapidement été scruté de près pour des actions telles que des accords sur des projets pétroliers offshore.
Certains observateurs estiment que le président Mohamed Ould Ghazouani aurait voulu prendre ses distances avec un prédécesseur devenu encombrant, envahissant, voulant tirer les ficelles.
Josaphat Mayi