Alors qu’ils assuraient la sécurité d’un convoi d’orpailleurs, cinq militaires nigériens ont été tués par des hommes armés dans la zone désertique d’Arlit (nord) près de l’Algérie, ont rapporté des sources locales lundi 10 avril.
Selon une source sécuritaire, des hommes armés qui s’étaient mêlés au convoi ont d’abord ouvert le feu sur les militaires qui l’escortaient. Ces derniers les ont poursuivis et sont tombés dans une embuscade qui a fait cinq morts parmi les soldats.
« Le convoi visé se dirigeait vers la ville d’Arlit, après avoir quitté les sites aurifères artisanaux de Tchibarakaten 450 km plus au nord-est, près de la frontière algérienne, où des milliers de personnes extraient l’or de manière artisanale depuis 2014 », a précisé cette source.
D’après un média local, cinq autres militaires ont été blessés lors de cette embuscade.
« Plusieurs quantités d’or ont probablement été emportées par les assaillants qui apparemment étaient bien renseignés », a affirmé à l’AFP un élu local.
Les braquages et autres attaques contre des orpailleurs sont devenus fréquents dans la région d’Agadez, où des actes de banditisme persistent depuis la fin des deux rebellions touaregs (1991 à 1995 et 2007 à 2009), et alimentés par l’effondrement de l’Etat en Libye.
En avril 2022, quatre soldats de la Garde nationale (GNN) ont été tués par des hommes armés non identifiés dans le Djado, une zone aurifère dans la région d’Agadez, dans l’extrême-nord proche de la Libye.
Vastes étendues désertiques, les zones nigériennes frontalières de la Libye et de l’Algérie ne sont pas ciblées par les djihadistes, mais sont des corridors pour le trafic de migrants, d’armes et de drogues notamment vers l’Europe.
Elles abritent également des sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de nigériens et ressortissants de pays voisins.
Les autorités locales dénoncent souvent la « dégradation de la situation sécuritaire » sur les axes routiers où sévissent des bandes armés.
Ali Maliki