Le gouvernement nigérian veut supprimer les subventions aux carburants et devra mettre en œuvre un plan d’assistance sociale bien ciblé pour amortir l’impact négatif de la réduction des subventions sur les pauvres. C’est ce qu’a annoncé Zainab Ahmed, ministre nigériane des finances jeudi 25 novembre. Elle indique qu’Abuja envisage de donner des dons en espèces aux pauvres, ce qui pourrait coûter au gouvernement près de six milliards Usd par an dans le but de remplacer les subventions sur le carburant.
« Le gouvernement donnera 5.000 nairas (environ 12$) chacun à 40 millions de personnes chaque mois, à partir de juillet 2022, date de la fin des subventions aux carburants. Une nouvelle loi sur le pétrole oblige le gouvernement à laisser les forces du marché déterminer les prix du pétrole. Les transferts en espèces se feront sur une période de six à douze mois », a dit Zainab Ahmed.
Elle affirme que les subventions coûtent actuellement au gouvernement environ 250 milliards de nairas (près de 600 millions Usd) par mois. « Le gouvernement veillera à ce que les paiements soient versés aux bénéficiaires légitimes en utilisant des numéros de vérification biométrique, des cartes d’identité nationales et un numéro de compte bancaire. Nous travaillons avec la Banque mondiale pour concevoir et financer le plan », a-t-elle ajouté.
Le pays le plus peuplé d’Afrique abrite le plus grand nombre au monde de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, ou celles qui partent avec environ 1,90 $ par jour. L’allocation mensuelle va constituer donc une augmentation significative des revenus de ces personnes. Le Nigeria veut supprimer les subventions aux carburants parce que le budget du pays ne peut plus contenir le fardeau financier. Les subventions porteront le déficit budgétaire à 6,3% de la production économique cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Ali Maliki