L’absence d’un cadre légal, problème de distribution de livres, absence d’un accompagnement de l’Etat pour promouvoir la littéraire en RDC. C’étaient des sujets au centre des discussions entre des opérateurs du secteur du livre lors d’un salon littéraire mercredi 22 juin.
Une table round et quelques heures d’échanges. Des opérateurs du secteur du livre proposent des solutions censées promouvoir la littérature en RDC. A chaque intervention, une phrase revient. « Il n’y a pas un accompagnement de l’Etat ». Face à cette situation, Christian Gombo, secrétaire général de l’Association Ecrivains du Congo, affirme qu’ils ont compris tôt qu’il fallait travailler seul », notamment pour pérenniser le Grand prix congolais du livre.
« C’est ainsi que nous avons déclenché d’autres initiatives parmi lesquelles la création de maisons d’édition, libraires et des espaces culturels pour essayer de faire la promotion de choses qui nous concernent », explique-t-il à Sahutiafrica. L’écrivain croit que les différents échanges vont « rapprocher au secteur privé et public pour un travail en synergie ».
Pourtant, les écrivains disent être confrontés à plusieurs difficultés : manque de moyens financiers, un cadre légal et des autorisations. « Nous ne serons jamais fatigués de faire ce qui nous passionne. Nous serons toujours là pour travailler pour la promotion de notre littérature », souffle-t-il. De son côté, Me Guillaume Manjolo, écrivain, propose la création d’un lobby. « Il aura pour vocation de mettre la pression sur les sponsors », argue-t-il. Et insiste qu’il ne « faut pas compter sur l’Etat aujourd’hui ».
« Ce secteur du livre est un commerce. Nous vivons dans un pays où il y a près de cent millions d’habitants. Et il y a plus ou moins 5% qui s’intéressent aux livres sans avoir accès aux livres. C’est parce que nous, qui produisons les livres ne savons pas l’amener vers les clients. Comment faire pour l’amener vers les clients ? Il faut d’abord que nous produisions une grande quantité de livres. Puis, deuxièmement perfectionner le réseau de diffusion. On a besoin du financement », dit Brunel Lungambo, responsable de la maison d’éditions Larmes de joie. Selon lui, l’Etat peut aider, en facilitant la distribution.
En RDC, l’avenir du Grand prix congolais du livre et le prix panafricain de la littérature semble être hypothétique, fait croire Richard Ali, président de l’Association des Ecrivains du Congo.
« Notre grand vœu, c’est d’avoir quelqu’un de très compétent au ministère de la Culture un jour. Quand je dis compétent, ce n’est pas l’individu lui-même, mais celui qui s’entoure de personnes compétentes. Il peut avoir un bon esprit managérial et s’entourer avec des personnes, qui sont aptes à appliquer des solutions parce que lorsqu’on pose des problèmes, on propose des solutions. Maintenant, il faut les appliquer. L’Etat devrait nous accompagner à les appliquer. Ce qui traîne jusqu’aujourd’hui », déplore M. Ali.
Trésor Mutombo