«Nous travaillons avec peur. Nous ne livrons pas toutes les informations par peur d’être tués par des inconnus. Nous sommes choqués de voir nos frères, qui continuent d’être tués parce qu’ils ont diffusé de vrais informations. Nous espérons que les autorités vont réaliser la promesse de nous sécuriser», a confié Pharadja Kato, journaliste d’une radio à Beni, ville située dans l’est de la RDC.
A Beni, les journalistes sont victimes des assassinats. Mais aussi des agressions. Ils craignent pour leur sécurité. «Une bougie pour la liberté de la presse», est la campagne menée par l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) en mémoire des journalistes récemment assassinés dans cette région.
Durant cette campagne qui s’est clôturée le 30 août, les journalistes ont dénoncé des assassinats, dont ils sont victimes, des intimidations ainsi que des menaces à leur encontre. Un mémorandum a été déposé auprès des autorités. «Notre place n’est pas dans une tombe ni dans un cachot, moins encore en clandestinité. Mais dans une salle de rédaction, au studio. Publier dans l’urgence les résultats des enquêtes après chaque atteinte de la liberté de presse à Beni», rapporte le mémorandum.
«Nous avions peur de voir nos amis, qui sont tués par ici et par là. Mais le maire de la ville et le commandant de la police nous ont rassuré qu’ils vont garantir notre sécurité pendant cette période de l’état de siège», a déclaré le journaliste Geulord Mulito.
Plusieurs bougies allumées. Les journalistes de Beni rendent hommage à leurs confrères. Et exigent que justice soit faite pour leurs confrères tués.
Augustin Sikwaya depuis Beni