Au Soudan du Sud, plus de 7,7 millions de personnes, soit environ 63% de la population feront face à une situation de crise alimentaire d’ici au mois de juillet. C’est ce qu’ont rapporté le gouvernement et les Nations unies ce samedi 09 avril. Selon ce rapport, ce chiffre représente une hausse de 7% par rapport à l’année dernière, ce qui correspond à la saison sèche.
« Jusqu’à ce que le conflit soit résolu, nous continuerons à voir ces chiffres augmenter parce que cela signifie que les gens n’ont pas un accès sûr à leurs terres pour cultiver », a dit Adeyinka Badejo, directrice par interim du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan du Sud, à l’AFP. Elle appelle tous les leaders du pays à continuer (de progresser) vers la paix.
Le rapport se base sur l’indice IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) qui comprend cinq niveaux de gravité de la situation minimale, sous pression, crise, urgence, famine. Et que près de 80% de la population en crise alimentaire se trouve dans les Etats de l’Unité, du Jonglei, du Haut Nil, de Warrap, et d’Equatoria orientale.
Dans ces zones, environ 55.000 personnes étaient déjà considérées comme en situation de catastrophe/famine sur la période février-mars.
Vendredi, de nouveaux combats ont éclaté dans l’Etat de l’Unité (nord) entre des forces armées loyales au président Salva Kiir et d’autres fidèles à son vice-président Riek Machar.
Après l’indépendance du Soudan en 2011, Salva Kiir et Riek Machar avaient plongé leur pays, dans une sanglante guerre civile, qui a fait près de 400.000 morts et 4 millions de déplacés, entre 2013 et 2018. Elle a pris fin officiellement en septembre 2018 avec un accord de paix actant un principe de partage du pouvoir.
Mais cet accord reste largement inappliqué plus de deux ans après l’entrée en fonctions, en février 2020, d’un gouvernement d’union nationale. Le pays est en proie aux violences, à la faim et à une crise économique marquée par une inflation galopante.
La Rédaction