Plus de cent personnes ont été tuées cette semaine dans le centre du Nigeria à cause d’affrontements entre communautés, toujours en cours, qui ont forcé des milliers d’habitants à fuir leurs maisons, selon les autorités locales vendredi matin.
Depuis lundi soir, les attaques par des hommes armés de plusieurs villages du district de Mangu (Etat de Plateau) « ont fait plus de 100 morts », a indiqué à l’AFP le représentant du district, Daput Minister Daniel.
Un précédent bilan la veille faisait état de 85 personnes tuées et des dizaines de blessés hospitalisés.
Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l’exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés d’agriculteurs et d’éleveurs, aggravés ces dernières années par la pression démographique et le changement climatique.
L’enchaînement de meurtres suivis d’actes de représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, où ils tuent des habitants par dizaines, procèdent à des pillages et des enlèvements contre rançons.
Jeudi, la police avait affirmé que les forces de sécurité avaient été déployées dans la zone, que cinq personnes en lien avec ces violences avaient été arrêtées, et que le calme était revenu.
Mais dans l’après-midi, plusieurs sources locales avaient assuré à l’AFP que les violences persistaient. « Jusqu’à présent, des attaques et des incendies de maisons ont été signalés dans de nombreux endroits », a précisé vendredi matin M. Daniel, le responsable local.
« Nous avons besoin de plus d’hommes de sécurité, de l’armée de terre et de l’armée de l’air, pour nous aider à chasser les assaillants », a-t-il ajouté, précisant que de nouveaux habitants fuyaient leurs maisons et leurs villages.
« Les maisons ont été brûlées, les gens sont maintenant dispersés partout, certains sont dans des églises, des mosquées et d’autres lieux sûrs ». L’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) a déclaré jeudi que plus de 3.000 personnes ont été déplacées et que des centaines de maisons ont été détruites.
Le gouvernement de l’Etat de Plateau n’a jusqu’ici donné aucun bilan précis, évoquant seulement, dans un communiqué vendredi matin, « beaucoup de morts » dans les violences.
Le gouverneur Simon Lalong a convoqué jeudi soir une réunion d’urgence au sujet des attaques et déclaré que les forces de sécurité maintiendraient une présence sur le terrain afin d’endiguer de nouvelles violences, selon le communiqué.
AFP/Sahutiafrica