« En Afrique subsaharienne, les gains en matière d’éducation ont été inversés en raison des fermetures dues à la pandémie de Covid-19. Et que le rythme actuel d’apprentissage est si lent qu’il faudrait en moyenne sept ans à la plupart des écoliers pour acquérir les compétences de base en lecture et 11 ans pour acquérir les compétences de base en calcul », a alerté le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié jeudi 31 mars.
L’inégalité d’accès à l’éducation a été un facteur de conflit potentiel, car les enfants non scolarisés sont parmi les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société.
« Cette inégalité croissante dans l’accès à l’apprentissage signifie que l’éducation risque de devenir le plus grand diviseur, et non le plus grand égalisateur. Lorsque le monde ne parvient pas à éduquer ses enfants, nous souffrons tous », a dit Catherine Russell, directrice exécutive de l’Unicef.
Elle indique que les enfants plus jeunes risquent de subir une perte d’apprentissage plus importante et plus soutenue que les enfants plus âgés. « L’impact de la pandémie sur l’éducation a également creusé les disparités et approfondi les inégalités. Les enfants des ménages les plus pauvres, ceux impliqués dans le travail des enfants, les enfants handicapés et d’autres groupes marginalisés accusent encore plus de retard par rapport à leurs pairs dans leur apprentissage », a-t-elle ajouté.
En Afrique du Sud, le nombre d’enfants non scolarisés a triplé, passant de 250.000 à 750.000 entre mars 2020 et juillet 2021. Et qu’au Malawi, le taux d’abandon des filles dans l’enseignement secondaire a augmenté de 48%.
Au Kenya, sur un échantillon groupé de 4.000 adolescents âgés de 10 à 19 ans, 16% des filles et 8% des garçons ne sont pas revenus lorsque les écoles ont rouvert après les fermetures de Covid-19.
Alors qu’au Libéria, 43% des élèves ne sont pas retournés à l’école, tandis qu’en Ouganda, 10% ont abandonné à la fois au primaire et au secondaire.
L’Unicef recommande aux gouvernements de tenir compte des besoins éducatifs de chaque enfant en s’assurant qu’il est de retour à l’école. Près de vingt-trois pays n’ont pas encore ouvert complètement les écoles et environ 405 millions d’écoliers ont été touchés.
Ali Maliki