Des attaques djihadistes ont fait près de 112 000 déplacés, dont au moins 60 000 sont des enfants dans la région de Cabo Delgado, dans le nord u Mozambique, au cours des deux derniers mois, a indiqué Save the Children dans un rapport publié mardi 5 mars.
Selon cette organisation, le nombre le plus élevé de déracinés en si peu de temps. « Des rapports répétés font état de décapitations et d’enlèvements, y compris de multiples victimes d’enfants », a déclaré Save the Children. Il renseigne que le conflit n’a « aucune fin immédiate en vue ».
Lundi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapporté que les familles ont dû fuir leur foyer, en utilisant des moyens de transport tels que des bus, des canoës ou même à pied. Cette agence onusienne parle d’un total de 112 894 déplacés.
Une situation qui peut avoir impact sur la santé mentale des personnes touchées, selon Esperanca Chinhanja, psychologue de Médecins sans frontières (MSF), basée dans l’un des districts de Cabo Delgado. « De nombreuses personnes souffrent d’anxiété, de crises de panique, d’insomnie et de pensées suicidaires en raison des récentes attaques », a-t-il déclaré.
Malgré les infrastructures de santé limitées, MSF propose des consultations individuelles de soutien psychologique pour aider les personnes touchées.
En octobre 2017, l’insurrection a éclaté lorsque des combattants, affiliés à l’Etat Daesh, ont lancé des attaques dans les zones côtières riches en gaz de Cabo Delgado, près de la frontière tanzanienne.
Depuis, cette région est en proie à des attaques sanglantes. Face à cette situation, les militaires rwandais et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sont déployés dans cette zone depuis juillet 2021.
Ephraïm Kafuti