La junte au pouvoir au Burkina Faso a donné un délai de quatorze jours aux populations pour se retirer des régions de l’Est et du Sahel du pays, dites zones d’intérêt militaire. C’est ce qu’a annoncé le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, commandant des opérations du théâtre national lors d’un point de presse vendredi 24 juin.
Selon la même source, des opérations militaires vont être menées dans le cadre de lutte contre le terrorisme.
« On ne doit donc pas s’attendre à recevoir des flux de personnes. Qu’à cela ne tienne, si cela devait arriver, le dispositif humanitaire est en place pour recevoir ces personnes pour les aider sur les volets abris, alimentation et santé », a dit le lieutenant-colonel. Il affirme qu’un dispositif sécuritaire est aussi en place pour permettre de lever les doutes sur toute infiltration qui pourraient se passer.
Outre cette décision, la junte interdit la circulation d’engins motorisés dans les zones à fort défi sécuritaire. Huit régions sont concernées et les communes ciblées seront prochainement confirmées par les autorités administratives.
Depuis 2015, le Burkina Faso est sous la menace des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus d’un million de déplacés internes. La nuit du 10 au 11 juin, près de 86 personnes ont été tuées dans des attaques d’hommes armés dans la commune de Seytenga dans le Sahel. Ce qui a été la plus meurtrière depuis que la junte dirigée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a pris le pouvoir. Il a fait de la lutte contre la menace djihadiste et la refondation de l’Etat burkinabé sa priorité.
Raymond Nsimba