Ce dimanche 09 avril, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Tunis, à l’occasion de la 85e commémoration des évènements du 9 avril 1938 (Fête des martyrs) pour réclamer la libération d’une vingtaine d’opposants arrêtés depuis début février.
Ils ont scandé des slogans revendiquant la chute du président de la République et du coup d’État, ainsi que des slogans rejetant la tyrannie, la répression des libertés et l’État. “À bas le coup d’Etat”, “Révolution jusqu’à la victoire”, “Ici, c’est la Tunisie et ce n’est pas l’Égypte”.
Plusieurs dirigeants du Front de salut national (FSN), principale coalition d’opposition, présents à la manifestation, dénoncent l’atteinte aux droits et libertés appelant à la libération des détenus, tout en faisant porter la responsabilité de la crise économique et politique au pouvoir actuel.
Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres, des hommes d’affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, Radio Mosaïque.
Ces arrestations, dénoncées par des ONG locales et internationales, ont visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.
Les manifestants ont aussi évoqué le rejet il y a quelques jours par le président Saied « des diktats du FMI » avec lequel la Tunisie est en pourparlers depuis des mois pour une aide financière de près de 2 milliards de dollars.
« Le gouvernement négocie depuis un an et demi avec le Fonds monétaire international et sur un seul mot du président, toute négociation a été coupée, condamnant la Tunisie à une aggravation de la crise », a dit Samir Ben Amor, un responsable du Parti républicain.
La Tunisie, qui peine à se relever de la crise du Covid-19, est en proie à une forte inflation dépassant les 10%. Et sans aide extérieure, l’Etat, très endetté, risque de ne pas pouvoir rembourser dans les mois à venir plusieurs emprunts souscrits à l’étranger, selon les agences de notation.
Ali Maliki